“Le sujet est le travail ; le résultat, l'image du travail. Ce procédé d'empreintes adapté à une forme quelconque pressée sur une toile non tendue et non apprêtée devait se révéler extrêmement productif (...) Il s'agissait de ne plus donner de sens autre à l'image que celui du travail qui la produisait. Dire une forme, c'est les dire toutes et en dire une pour remplir un vide aussitôt créé, c'est dire la même chose d'une manière toujours différente ou toujours semblable, celle-là ou une autre. C'est aussi lui dénier un sens précis en lui donnant un sens précis et tous les autres, c'est aussi ne pas reconnaître à l'ensemble la vertu d'exister « différemment », mais d'exister avec tout ce que cette existence propose de complexité de sens. Bien sûr, c'est aussi dire la couleur et la forme de la couleur, c'est dire sa trame, sa matière et tout le travail que cette couleur met en évidence dans sa rencontre avec un support, c'est, en définitive, dire le support, dire l'espace que devient ce support et ce qu'il propose dans son existence, dans ses possibilités matérielles et l'espace qu'il conditionne, c'est dire aussi que nous existons par rapport à lui parce qu'il existe par rapport à nous.”
Catalogue de l'exposition, Empreinte - Geste - Surface, Le Musée décalé, réfectoire des Jacobins, Toulouse, juin-septembre 1983
Claude Viallat (né en 1936) 097/1981, 1981
Estimation : 40 000 / 60 000 €